Juge Gentil : Monsieur Sarkozy, vous êtes devant 
ce tribunal suite à votre mise en accusation pour abus de faiblesse envers 
madame Liliane de Bettencourt. Vous êtes accusé de lui avoir soutiré en 2007 
plusieurs sommes s'élevant au total à 150 000 euros en liquide. Madame de 
Bettencourt, âgée alors de 84 ans, souffrait de démence sénile selon les 
diagnostics de plusieurs médecins et les témoignages de ses domestiques 
indiquent que vous vous seriez rendu plusieurs fois à son domicile afin de 
demander à Madame de l'argent vous permettant de financer votre campagne 
présidentielle.
Je vous rappelle que les dons privés à un parti 
politique ne peuvent pas dépasser 7500 euros et que par conséquent le total des 
sommes en liquide perçues par M. Woerth, alors trésorier de votre compagne, 
pardon campagne, dépassent très largement cette limite. Que répondez-vous à ces 
accusations ?
Monsieur Sarkozy : Je ne nie pas avoir rencontré 
Madame de Bettencourt dans le cadre d'un appel à don privé pour le financement 
de ma campagne présidentielle. Cependant, c'était avec monsieur André 
Bettencourt que j'étais venu m'entretenir, celui-ci était certes à l'agonie, 
mais il disposait encore de toutes ses facultés. Quant à madame, j'étais 
ignorant à l'époque du diagnostic des médecins la concernant, c'est bien plus 
tard que j'en ai pris connaissance, avec une certaine surprise, je dois le bien 
dire, car Madame de Bettencourt m'était apparue comme alerte et pertinente dans 
ses raisonnements. De plus, je vous rappelle que le don qu'elle a effectué à mon 
parti n'a pas excédé les 7500 euros, ce qui reste, comme vous l'avez rappelé, 
dans le cadre de la légalité.
Juge Gentil : Allons monsieur Sarkozy ! Vous 
essayez de nous faire croire que malgré le diagnostic incontestable de démence 
sénile dont souffrait déjà à l'époque Madame de Bettencourt, celle-ci aurait 
délibérément adhéré à vos projets en tant que candidat à l'élection 
présidentielle ??! Et que faites vous des fortes sommes en liquide retirées en 
Suisse sur le compte Bettencourt, peu avant une de vos visites au domicile de 
Madame, après la mort de Monsieur ? Le personnel de la maison Bettencourt 
s'accorde à déclarer que c'est 150 000 euros qui auraient été remis en liquide à 
un de vos collaborateurs. M.Woerth a ainsi déclaré, peu après votre visite au 
domicile Bettencourt : 'L'argent rentre bien !'
Monsieur Sarkozy : Le fait que l'argent rentre 
bien ne signifie pas qu'il rentre illégalement ! Je vous invite à analyser mes 
comptes de campagne, je vous mets au défi d'y trouver la moindre transaction 
illégale ! Quant à ces retraits d'argent en Suisse, cela n'a aucun rapport avec 
moi, ou bien qu'on me prouve le contraire ! Vous croyez vraiment, alors que la 
première chose que j'ai mise en place en tant que président de la république est 
le BOUCLIER FISCAL, permettant notamment aux plus riches de payer moins d'impôts 
afin d'investir dans l'économie, que je vais par ailleurs aller soutirer de 
l'argent à la famille la plus riche de France ?! Je trouve insultant de me 
croire capable d'autant de cynisme !
