03/03/2013

Lillers

Le portrait de sa ville, de son village, mais en n'utilisant que les voyelles contenues dans son nom. 

Mine de rien, des gens de Lillers vivent de rien et de temps en temps restent en chien. Ère de crise, les chefs des entreprises licencient, la vie est difficile ceci dit derrière les grilles il reste le rire, des élèves s'éveillent et respirent. De temps en temps il neige et les fins vêtements d’élèves disent : c’est l’été. De temps en temps, les pères et les mères intimidés par les grilles invisibles  préfèrent mentir et rendre terribles les vies de fils et de filles. De temps en temps les fils et les filles s’émerveillent et brillent infiniment. Et les gens enseignent, édictent bien les règles, remplissent et signent les relevés, sincères et de temps en temps énervés, dépités. L’enseignement est difficile. Midi, le self : Rémi pense ciné, Miss Chevrier dit ‘c’est mimi !’, Didier rit et pense friterie, Clément, tête inclinée, est légèrement perfide, Steph imite bien les gens, le mec d’EPS s’énerve, Hélène s’indigne, Bébér s’étire, il s’est épris de Pérette, Pérette le méprise. Il pense : ‘Est-ce Perrine ?’ Le vin le mène-t-il lentement vers l’ébriété ? Récré : si des élèves pénibles crient et se jettent les pires épithètes, Geneviève, très gentille directrice, et le terrible cpe veillent et ne mentent en rien ! Lillers, de mes trimestres d’enseignement chez ti, je retire l’envie d’enseigner, et cette pensée : ‘Si Lille et ses vieilles pierres rient de Lillers, ciel ! Lillers rit de ce fiel et reste fière.’