« Nicolas
SARKOZY a été mis en examen dans ce que l’on appelle « l’affaire
Bettencourt » par le juge Gentil. Les deux hommes devront se revoir pour un
interrogatoire plus précis, dans le cadre de la procédure. » Ainsi
avons-nous entendu ces mentions maintes et maintes fois ces deux dernières
semaines. Ce que l’on sait moins, c’est que des micros ont été retrouvés dans le
bureau du juge, et les enregistrements révélés par Mediapart (qui, c’est connu,
révèle TOUT).
-
Monsieur
SARKOZY, dans le cadre de l’affaire, jurez-vous de dire toute la vérité, rien
que la vérité et ce, jusqu’à ce que la mort nous sépare, pour le meilleur et
pour le pire ? »
-
Je
le jure Monsieur le Juge. Je veux bien essayer de vous appeler Monsieur le
Président, mais comprenez que ça peut être dur pour moi.
-
Il
va tout de même falloir faire un effort. Connaissez-vous les Bettencourt ?
-
Les
bêtes en cour ? Oh oui, j’en connais plein, surtout en basse-cour : des poules,
des dindons, des lapins… J’ai même, moi-même plumé quelques pigeons, mais qui ne
doivent pas faire partie de votre catégorie.
-
Non,
non !! Vous ne me suivez pas. Les Bettencourt. La famille Bettencourt ?
-
Ahhh.
Oui je les connais. Je suis déjà allé chez eux deux fois.
-
Bien.
Diriez-vous que la femme, Liliane…
-
Oh
vous savez, je ne connais pas toutes ses lectures. Je crois plutôt qu’elle lit
Thiers (Adolphe)
-
Ah…
Et diriez-vous de sa conversation qu’elle était normale ?
-
Elle
me parlait d’argent, alors pour moi, c’était normal.
-
Et
Monsieur Bettencourt ?
-
Oh
vous savez, avec une femme qui lit Thiers, il était comme un pacha. C’était
surtout avec elle que je faisais du busin… la conversation. J’ai toujours eu une
affection pour nos ainés : Valery Giscard d’Estaing d’abord, puis Balladur,
Bernadette Chirac (moins son mari), tous sont passés entre mes mains et s’en
sont mordus les doigts (quand ils le pouvaient encore) de me voir partir.
-
Vous
discutiez d’argent ? intéressant… Cela avait-il un rapport avec le financement
de l’UMP ?
-
Un
financement occulte ? Nooon… Vous essayez de me fourvoyer ? qui vous a fait de
telles déclarations ? Liliane ?
-
Non
justement. Personne ne nous a rien dit. Nous sommes même allé voir sa
belle-fille. Ca n’a pas marché. On a dit aux médias de ne pas en parler, car la
bru nie. Elle n’a fait que nous donner le code pour accéder au coffre de sa
belle mère à base de 4 consonnes et trois voyelles. Et suite à la perquisition,
nous avons trouvé des documents compromettants.
-
Ah
oui ?
-
Oui.
On a également trouvé un document à Joly, prés de la frontière italienne, enfoui
dans le sous-sol d’une maison de campagne. Il y est écrit que vous auriez reçu
plus un financement de plus de 100.000€ de la part de Mme Bettencourt. De plus,
nous avons un témoin qui dit vous avoir vu sortant des locaux de l’UMP en
chantant « la main Woerth » de Tryo, chanson festive s’il en est.
-
Bon…
ok. J’admets qu’il y a peut-être eu quelques versements pas très corrects. Mais
tout de même. Vous n’allez pas m’en vouloir d’avoir soutiré de l’argent à une
petite vieille. Elle n’est pas fauchée tout de même. Et pas stupide non plus au
point de se rendre coupable d’une telle chose.
-
Heureusement
pour vous !! Car une stupide fauchée, c’est toujours plus grave qu’une bête à
court… d’argent. Je constate donc que vous ne niez pas. Au vu des
circonstances, je me vois dans l’obligation de vous mettre en examen pour abus
de faiblesse. Vous pouvez laisser votre manteau là, et votre sac aussi.