Chronique judiciaire (Cahuzac)
- Bon d’accord Monsieur le juge. Errare Humanum Est.
- Mais pourquoi commencez-vous à me parler latin ?
- Parce que j’en ai marre de faire semblant. Je suis un être cultivé, je me
comporte comme tel et je communique comme tel.
- Très bien. Ne vous énervez pas.
- Je ne m’énerve pas. J’extériorise ma colère. Tout ce que j’ai renfermé dans
le mensonge.
- Parlons-en justement du mensonge. Que s’est-il passé ? Vous étiez Ministre
du budget, vous aviez les mains du royaume.
- Je sais. Mais aujourd’hui, être Roi en France, c’est quand même moins bien
que comte en Suisse.
- C’est votre opinion. Mais elle ne vous ai pas favorable. Vous êtes tout de
même accusées de blanchiment de fraude fiscale.
- Oui, c’est vrai. L’odeur du billet vert a eu raison de moi. J’ai voulu
essayer l’ensemble des paradis fiscaux : La Suisse, veni ; Singapour, vidi ;
Moscou, vici (comme Pierre que j’ai trahi). Je ne suis pas un Ayrault. Je peux
toujours m’enfuir en bateau avec Delphine, sur une île déserte. Sur place, je
monte un bourg et deviens Maire. Je me ferais oublier et j’accueillerai les
pèlerins et leurs fleurs.
- Mais pourquoi avez-vous menti si longtemps ?
- Vous savez Monsieur le Président, je suis très attaché à ma famille. Je ne
voulais pas leur faire de mal. Je savais ma mère inquiète. Et quand maman songe,
mon père rode et son fils cale [NDT, l’auteur a voulu jouer sur les sons pour
faire entendre (mais il est allé le chercher loiiiiiin) « fraude fiscale »].
C’était terminé. Ce gout (de l’argent) vert me ment. Me manque aussi mais je ne
peux plus tenir. La pression est trop lourde. Heureusement, j’ai des garde-fous.
J’ai une maison en Italie, et j’ai Rome qui veille (comme le trader de la
Société générale). Alors oui, j’ai fraudé… Mais sans rancune. Je m’en sortirais
tout de même.