Des mots
(Judoka-Carioca-Pivoine-Chignon-Calligraphier-Origami-Baleinier-Bonzaï-Mont
Fuji-Cerisier-Wasabi) et deux personnages (Violetta et Tony) pour faire une
histoire :
Tony aime Violetta Parra, ses
chansons lui rappellent les tournois de sa jeunesse en Amérique latine. Elle
est loin cette amérique là, maintenant qu'il est au Japon où tout est bonzaï au
lieu de forêts tropicales. Ce qui le gêne ici c'est que de tout on fait un
origami, rien n'est libre, tout est dirigé, encadré, codifié ou contraint : de
l'écriture qu'il faut calligraphier jusqu'aux cheveux qui ne sont jamais
lachés, toujours remontés en chignon. De Santiago, il aimait la proximité des
Andes. Il y a bien le Mont Fuji mais la Cordillère, c'était autre chose quand
même! Et puis quelle idée que d'avoir commencé le Judo! Il l'entendait encore
sa mère : "Il te faut faire un sport, savoir te défendre dans la jungle
carioca du 93" Tony, obéissant, s'était fait judoka. Doué, il avait
fait le tour du monde enchaînant les championnats et les victoires. Quand il
gagnait, on lui lancait des pivoines sur le tatami. Il y en avait tant parfois
qu'il fallait baleinier le tapis. Baleinier... quel lapsus, oui ce qu'il
voulait c'était partir d'ici, de ce pays où on l'avait envoyé perfectionner son
enseignement maintenant qu'il était moniteur, quitter ce pays qu'il detestait
autant que le wasabi. ll aurait pris le premier bateau.