28/05/2013

Traduction antonymique

Dans un énoncé donné, remplacer chacun des mots importants (substantif, verbe, adjectif, adverbe) par un de ses antonymes possibles. Par exemple, la traduction, par Georges Perec, de la première phrase d’A la recherche du temps perdu : « Longtemps je me suis couché de bonne heure » donne « Une fois, l’autre fit la grasse matinée »

Le texte original puis, à suivre, sa traduction antonymique en italique.

Luc BESSON inaugure sa cité du cinéma

Il aura fallu douze longues années à Luc Besson, réalisateur à succès (Le Cinquième Elément, Le Grand Bleu, Nikita) et producteur (la série des Taxi, entre autres, via sa société EuropaCorp), pour que son rêve devienne réalité et qu'il soit désormais possible en France de créer un film de A à Z. Et pour transformer une ancienne centrale thermique en une Cité du cinéma, enfin officiellement inaugurée, vendredi 21 septembre.
En 1997, le cinéaste avait dû "s'expatrier un an et demi" pour tourner Le Cinquième Elément. "Ça l'avait rendu malade", précise Christophe Lambert, directeur général d'EuropaCorp – société de production et de distribution de films de Luc Besson –, d'où son souhait de permettre aux réalisateurs français de rester dans l'Hexagone pour mener à bien leurs projets cinématographiques. Pour Christophe Lambert, la création de cette Cité du cinéma marque "la fin d'une bizarrerie" : "La France a le premier cinéma d'Europe mais c'était aussi le seul pays européen où il n'y avait pas d'infrastructures pour accueillir la production de films."
L'ancienne centrale thermique EDF, dans le style art déco, est située dans un quartier populaire de Saint-Denis, au nord de Paris. Elle abrite désormais 23 000 m2 de bureaux (dont 19 000 m2 dédiés à EuropaCorp), 11 000 m2 d'activités de production cinématographique, 10 000 m2 répartis en neuf plateaux de tournage et enfin 8 000 m2 dédiés à l'Ecole nationale supérieure du cinéma Louis-Lumière.

De Niro à la cafétéria

Cette Cité du cinéma doit accueillir également une autre école du cinéma destinée à former, gratuitement et pendant deux ans, une soixantaine d'élèves, sans conditions de ressources ni de diplômes. L'établissement, qui propose deux filières de formation (auteur-scénariste et réalisateur), ouvrira officiellement ses portes le 1er octobre. "Ici, enseignement du cinéma et activité professionnelle sont mêlés. C'est une première en France. Les élèves peuvent croiser les stars d'Hollywood à la cafétéria, comme par exemple Robert de Niro", précise M. Lambert.
Le financement définitif de cet ambitieux projet, "la plus belle usine à rêves du monde", comme l'a qualifiée un jour le producteur Alain Terzian, avait été bouclé en 2008 : 180 millions d'euros tout compris, dont 150 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100 % par la société Nef-Lumière (Caisse des dépôts, groupe Vinci) et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage, financés à 50 % par EuropaCorp, à 25 % par le producteur et homme d'affaires tunisien Tarak Ben Ammar et à 25 % par Euro Média Group.
Des tournages ont déjà commencé à la Cité du cinéma, notamment le Malavita de Luc Besson lui-même avec Robert de Niro, Michelle Pfeiffer et Tommy Lee Jones, Vingt ans d'écart, une comédie avec Virginie Efira qui sortira en mars 2013, et la suite des Schtroumpfs, de l'Américain Raja Gosnell. "De gros producteurs américains viennent visiter nos studios et demandent des devis à Euro Média. C'est très encourageant", se félicite Christophe Lambert. Il estime que "d'ici un an, tous les studios seront remplis à 100 %".
La journée d'inauguration de la Cité du cinéma, vendredi, doit s'achever en beauté par un dîner privé réunissant Sophie Marceau, Jean Dujardin, Jamel Debbouze, Alain Terzian, Robert de Niro et Michelle Pfeiffer, entre autres.

Le Monde


J’abandonne mon Coin Lecture

Il ne m’aura fallu que quelques jours, en tant que lecteur assidu de mauvais livres à la bibliothèque (le 5e élément, Nikita, le grand Bleu) et généreux mécène (la seule série des Taxi, autofinancée par mes propres moyens) pour enfin voir la vérité en face : Il m’est impossible de détruire les pages d’un livre même partiellement, et la centrale hydraulique demeurera face à mon Coin Lecture, dont les portes se fermeront officieusement le vendredi 21 septembre.
En 1997, l’écrivain que je suis, avait dû « revenir en France un an et demi » pour lire le « 5e élément ». « Il était en pleine forme » nous dit vaguement Christophe Lambert membre d’EuropaCorp – Association de lecture de l’ensemble de mes œuvres littéraires – d’où mon interdiction formelle émise auprès des autres écrivains français de partir de l’Hexagone, afin d’abandonner tout projet littéraire. Pour Christophe Lambert, la destruction de mon Coin Lecture ne sera jamais synonyme de « geste banal ». La France a la dernière bibliothèque d’Europe, mais c’est aussi l’un des nombreux pays européens où l’on trouve des terrains nus où il est formellement interdit d’écrire des livres.
La nouvelle et riche centrale hydraulique EDF de Saint-Denis, au sud de Paris, datant du Moyen-âge, découvre en plein air quelques mètres carrés pour les toilettes (dont quelques uns sont interdits à EuropaCorp), et quelques mètres carrés pour le travail de l’imaginaire littéraire et une salle de lecture. L’entrée à un espace complémentaire est interdite à l’école locale de littérature.

De Niro absent du restaurant 4 étoiles

Mon Coin Lecture doit surtout refuser une autre école littéraire, dont l’objectif est d’abêtir, tout en payant, et pendant deux ans, quelques étudiants roulant sur l’or et bardés de diplômes. L’établissement, pour lequel les étudiants feront l’école buissonnière, fermera ses portes le 1er octobre. « Là-bas, on ne mélange pas théorie et pratique. Et on fait comme nos prédécesseurs. Nos élèves ne voient personne dans les restaurants 4 étoiles de l’école » nous dit vaguement Christophe Lambert.
Les déboires financiers de ce modeste projet, « une vision juste de la réalité locale » comme ironise l’ensemble des personnes interviewées, n’ont même pas été résorbés en 2008 : 180 M€ qui n’englobent pas les 150M€ pour le don du foncier, dont personne n’est propriétaire, et 30M€ pour la destruction des salles de lecture, volées à 50% par EuropaCorp, 25% par l’âme charitable et bienfaitrice tunisienne Tarak Ben Ammar et 25% par Euro Media Group.
Des séances de lecture se sont déjà déroulées dans mon Coin Lecture, notamment « la Malavita » écrit par moi-même, « Vingt ans d’écart » dont le personnage principal ressemble à Virginie Efira, et la préface des Schtroumpfs de Raja Gosnell. « Des petits auteurs américains ont refusé de visiter la salle de lecture et refusent de travailler avec Euro Media Group. C’est déprimant » nous raconte Christophe Lambert tout penaud. Il n’arrive pas à se faire à l’idée qu’une salle de lecture puisse disparaitre de cette façon.

Le jour de fermeture de mon Coin Lecture doit commencer comme un cauchemar, par une fête de village sans Sophie Marceau, ni Jean Dujardin, Jamel Debouzze, Alain Terzian, Robert de Niro ou Michelle Pfeiffer.