Quand la salle du MK2
Beaubourg s’est vidée, je chantonnais encore : Sugar man, won’t you hurry cause I’m tired of theses scenes.
« Sugar man » est un documentaire sur une histoire assez
étonnante : au début des années 70, dans la banlieue de Detroit Sixto
Rodriguez compose quelques chansons qu’il joue dans des bars enfumés. Repéré
par deux producteurs, il grave deux disques mais le succès se fait attendre et
Sixto Rodriguez abandonne la musique. Loin de là, l’Afrique du Sud est en plein
apartheid. Arrivés là-bas on ne sait comment, les chansons de Sixto Rodriguez
deviennent les hymnes d’une génération de jeunes blancs qui aspirent à plus de
liberté. Au Cap, personne ne sait rien de Rodriguez et on le pense mort.
Trente ans plus tard,
deux fans partent sur ses traces et le retrouvent à Detroit où il est ouvrier.
Ils lui apprennent qu’il est une star en Afrique du Sud et organisent une
tournée. Rodriguez qui n’a jamais joué, qu’il y a longtemps, dans des bars se
produit dans des stades pleins à craquer.
L’histoire est belle,
peut-être plus un conte qu’un documentaire. On n’en apprend que très peu sur
Rodriguez car le film traite surtout de l’excitation de trentenaires cherchant
à revivre leurs émois adolescents. J’avoue avoir un peu de mal avec le storytelling à l'américaine, l'abus du spectaculaire et l'absence de sensibilité, interviews en intérieur, un peu trop éclairés, parfaite aisance des orateurs,…
Enfin, c’est une
sacré histoire mais on se demande qui du réalisateur ou de Sixto Rodriguez a
choisi de dire si peu de lui : entretien du mystère ou absence de
vanité ?
Sixto Rodriguez est
en concert au Zénith et à la Cigale début juin, trois dates : c’est
Complet.